Las playas de las Americas | Revue Sur-Mesure

Manon LEVET, Las playas de las Americas. Tenerife Juin 2018

- En arrivant sur l’île de Tenerife, on est rapidement confronté à l’accumulation de ces immenses cités balnéaires inharmonieuses. C’est l’économie touristique qui gouverne. A mon arrivée à Las Playas de las Americas, au sud-ouest de l’île, j’ai eu l’impression de pénétrer un endroit surréaliste, coupé de toute réalité, avec toutes ces couleurs vives, ces myriades de pancartes, de publicités, d’écritures et d’articles colorés identiques.

- Dans ces stations balnéaires, tout tend à l’uniformisation et cherche à satisfaire le plus grand nombre : restaurants, hôtels, magasins, loisirs. Tous affichent les mêmes menus, les mêmes gadgets dédiés à cette joyeuse distraction touristique. Loin de toute liberté, c’est cet emprisonnent paradoxal que j’ai voulu montrer en m’attardant notamment sur l’environnement architectural ainsi que les indices touristiques omniprésents qui ont défiguré le paysage du littoral.
Manon LEVET, Las playas de las Americas. Tenerife Juin 2018
Manon LEVET, Las playas de las Americas. Tenerife Juin 2018
Manon LEVET, Las playas de las Americas. Tenerife Juin 2018
Manon LEVET, Las playas de las Americas. Tenerife Juin 2018
Manon LEVET, Las playas de las Americas. Tenerife Juin 2018
Manon LEVET, Las playas de las Americas. Tenerife Juin 2018
Manon LEVET, Las playas de las Americas. Tenerife Juin 2018
Manon LEVET, Las playas de las Americas. Tenerife Juin 2018

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Manon LEVET, Las playas de las Americas. Tenerife Juin 2018

- En arrivant sur l’île de Tenerife, on est rapidement confronté à l’accumulation de ces immenses cités balnéaires inharmonieuses. C’est l’économie touristique qui gouverne. A mon arrivée à Las Playas de las Americas, au sud-ouest de l’île, j’ai eu l’impression de pénétrer un endroit surréaliste, coupé de toute réalité, avec toutes ces couleurs vives, ces myriades de pancartes, de publicités, d’écritures et d’articles colorés identiques.

- Dans ces stations balnéaires, tout tend à l’uniformisation et cherche à satisfaire le plus grand nombre : restaurants, hôtels, magasins, loisirs. Tous affichent les mêmes menus, les mêmes gadgets dédiés à cette joyeuse distraction touristique. Loin de toute liberté, c’est cet emprisonnent paradoxal que j’ai voulu montrer en m’attardant notamment sur l’environnement architectural ainsi que les indices touristiques omniprésents qui ont défiguré le paysage du littoral.

Nouveaux visages de la ville active

Las playas de las Americas

La cité balnéaire de Tenerife dans l'archipel des îles Canaries est un exemple paroxystique de développement du tourisme de masse. Le décor peuplé des plages, des rues et des immeubles se prête alors pour la photographe Manon Levet à un relevé des édifices, des artifices et des indices urbains et typographiques de l'économie touristique, dans sa capacité à travestir et uniformiser le réel.

Le cycle #4 de Sur-Mesure a été l’occasion de tisser un partenariat avec Point Virgule, un collectif d’urbanisme qui mène un travail d’investigation et de prospective sur les zones d’activités économiques. En Mai 2018, Point Virgule organisait un concours photo ouvert à toutes les sensibilités et aux photographes professionnels ou amateurs, pour documenter ces espaces et leur relation à la ville. L’ambition du concours visait à affiner la compréhension du fonctionnement de ces espaces, et à révéler les potentialités qu’ils contiennent.

Après la publication des séries lauréates du concours en inauguration de ce quatrième cycle, Sur-Mesure a souhaité publier d’autres travaux retenus pour leur intérêt thématique, documentaire ou esthétique, et leurs qualités formelles, en lien avec le thème des « nouveaux visages de la ville active ».

Dans cette série, Manon Levet nous livre une vision à la fois hyper-réaliste et scénographiée de la cité balnéaire de Tenerife aux îles Canaries. Le paradoxe apparent tient à la nature des lieux : l'environnement insulaire et l'organisation spatiale dédiée au tourisme de masse a fait naître un décor théâtral, saturé de formes clichés oscillantes entre le faux-parfait, le surfait et le ridicule, et de scènes de vie conditionnées, frôlant l'ennui. Ses captures d'instants mêlent le souci du décor et celui du détail, révélant les chemins maladroits par lesquels l'économie touristique sans frein peut s'instiller dans les moindres recoins de la ville, jusqu'à la dénaturer.